Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 2.djvu/59

Cette page n’a pas encore été corrigée


STROBILE.

Tu dois m’en croire, comme il est juste que je te croie.

CONGRION.

Ah ! je te crois, vraiment.

STROBILE.

Encore un autre tour. Quand il se baigne, il pleure l’eau qu’il répand.

CONGRION.

Crois-tu que, si nous lui demandions un talent pour acheter notre liberté, il nous le donnerait ?

STROBILE.

Quand tu lui demanderais la famine, il ne te la prêterait pas. L’autre jour, le barbier lui avait coupé les ongles ; il en ramassa les rognures, et les recueillit toutes.

CONGRION.

Voilà, certainement, un ladre des plus ladres. Comment ! il est si mesquin et si avare ?

STROBILE.

Un milan lui enleva un morceau de viande : notre Homme court tout éploré au préteur ; il remplit tout de ses cris, de ses lamentations, et demande qu’on lance contre le milan un ordre de comparaître. J’aurais mille traits de la sorte à raconter, si nous avions le temps. Mais lequel de vous deux est le plus expéditif ? Dis.

CONGRION.

Moi, comme le plus habile sans comparaison.

STROBILE.

Je parle d’un cuisinier, et non pas d’un voleur.

CONGRION.

C’est bien ce que j’entends.