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Mégadore.

Quand un homme est sur le déclin, et qu’il épouse une femme entre deux âges, si par hasard ces deux vieilles gens donnent la vie à un fils, cet enfant n’est-il pas assuré d’avance de porter le nom de Posthume ? Mais je veux t’épargner le soin que tu prends. Grâce à la bonté des dieux et à la prudence de nos ancêtres, j’ai assez de biens. Je n’aime pas vos femmes de haut parage, avec leurs dots magnifiques, et leur orgueil, et leurs criailleries, et leurs airs hautains, et leurs chars d’ivoire, et leurs robes de pourpre ; c’est une ruine, un esclavage pour le mari.

Eunomie.

Dis-moi donc quelle est la femme que tu veux épouser ?

Mégadore.

Volontiers. Connais-tu le vieil Euclion, ce pauvre homme notre voisin ?

Eunomie.

Oui ; un brave homme, ma foi.

Mégadore.

Je désire qu’il me donne sa fille. Point de discours superflus, ma sœur ; je sais ce que tu vas me dire : qu’elle est pauvre. Sa pauvreté me plaît.

Eunomie.

Les dieux rendent ce dessein prospère !

Mégadore.

Je l’espère ainsi.