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PHILOXÈNE.

Il se rendra.

NICOBULE.

Point du tout ! je ne veux pas… Qu’est-ce que cela me fait ?… Laisse-moi… J’aime mieux les punir tous deux.

PHILOXÈNE.

Comment, nigaud, tu perdrais par ta sottise le bien que les dieux t’envoient ! On te donne la moitié de ton or ; accepte, et fais bombance, et couche-toi à table à côté d’une jolie femme.

NICOBULE.

Qui ? moi ! qu’au lieu même où mon fils se perd, j’aille faire bombance !

PHILOXÈNE.

Eh ! oui, buvons.

NICOBULE.

Allons, quelle que soit cette folie, je m’abandonne. Mon cœur se soumet… Comment ! elle l’aura près d’elle à table, en ma présence ?

BACCHIS L’ATHÉNIENNE.

Non, c’est toi qui seras avec moi, toi que j’aimerai, toi que j’embrasserai.

NICOBULE.

Mauvais augure ! la tête me démange. Le non expire sur mes lèvres.

BACCHIS L’ATHÉNIENNE.

Pense-s-y, je t’en prie : « Jouissance dans la vie n’est pas de longue durée ; et l’occasion perdue ne se retrouve plus ensuite chez les morts. »