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LA MARMITE
comédie
DE PLAUTE




PROLOGUE

le dieu lare

Que mon aspect ne vous étonne pas ; deux mots vont me faire connaître : je suis le dieu Lare de cette famille, là, dans la maison d’où vous m’avez vu sortir. Il y a bien des années que j’y demeure ; j’étais le dieu familier du père et de l’aïeul de celui qui l’occupe aujourd’hui. L’aïeul me confia un trésor inconnu de tout le monde, et l’enfouit au milieu du foyer, me priant, me suppliant de le lui conserver. À sa mort, voyez son avarice, il ne voulut point dire le secret à son fils, et il aima mieux le laisser pauvre, que de lui découvrir son trésor ; un père ! Son héritage consistait en un petit coin de terre, d’où l’on ne pouvait tirer, à force de travail, qu’une chétive existence. Quand cet homme cessa de vivre, moi, gardien du dépôt, je voulus voir si le fils me rendrait plus d’honneur que son père. Ce fut bien pis encore :