Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/82

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leurs végétations ; par toi une infinité d’animaux perdront la vie (métaux). (C. A. 362, v.)

87. — Il sortira de la caverne rocheuse une chose qui fera, avec sueur, exténuer tous les peuples du monde, avec de grandes inquiétudes, anxiétés, efforts, pour être aidés par lui (or). (C. A. 362, r.)

88. — Et toi, homme, qui considères en mon travail l’œuvre admirable de la nature, tu jugeras toi-même que c’est une chose défendue de la détruire ; or, pense quel crime c’est d’ôter la vie à l’homme, dont la composition te paraît une telle merveille d’art ; pense au respect que tu dois à l’âme qui habite une telle architecture ; et vraiment telle qu’elle est, c’est une chose divine. Aussi, tu laisseras cette âme habiter son œuvre à son plaisir, et tu ne voudras pas que ta colère ou ta malignité détruise une vie, si belle, que ne pas l’estimer, c’est ne pas la mériter.

Enfin, c’est de mauvais gré, crois-le, que l’âme quitte le corps, et crois-le, sa plainte et sa douleur ne sont pas sans raison. (W. An. 22.)

89. — Aux jours de mon enfance je me souviens d’avoir vu les hommes, petits et grands, ayant les extrémités du vêtement découpées en toutes leurs parties, de la cape aux pieds, et sur le côté. Non content de cette belle invention, à cette époque, on découpait encore les dites découpures ; et les capuches, les souliers, les