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ment. Et ils obéissent, et pour obéir se gonflent en agissant : et leur gonflement rapproche leur longueur et les tire en arrière par le réseau des particules des membres, aboutissant à la pointe des doigts. Ils portent au jugement la raison de leur contact.

Les nerfs avec leurs muscles servent comme les soldats aux condottieri, et les muscles servent au sens commun comme les condottieri au capitaine. Donc la jointure des os obéit au nerf et le nerf au muscle et le muscle à la corde et la corde au sens commun ; et le sens commun est le siège de l’âme et la mémoire sa munition, et la sensibilité sa référence. (R. 838.)

43. — L’âme ne peut se corrompre dans la corruption du corps, mais elle fait à la façon du vent, qui est cause du son dans l’organe ; or, si l’enveloppe se gâte, il n’en résulte pour elle aucun effet. (T. 32, r.)

44. — Qui veut voir comment l’âme habite dans le corps, n’a qu’à regarder comment le corps use de sa quotidienne habitation ; avoir si elle est désordonnée et confuse, désordonné et confus sera le corps possédé par l’âme. (A. 76, r.)

45. — Notre corps est au-dessous du ciel et le ciel est au-dessous de l’esprit. (T. 34, v.)

46. — Les sens sont terrestres et la raison se tient en dehors d’eux, quand elle contemple. (T. 32, r.)