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chose, de m’éclairer pour que je traite dignement de la lumière. (G. A. 200, r.)

9. — … ils veulent embrasser l’intelligence de Dieu en qui l’univers est inclus et la peser et la diviser à l’infini, comme pour l’anatomiser. (R. 1210.)

10. — Je laisse, sans y toucher, les lettres couronnées (sacrées), parce qu’elles sont la suprême vérité. (R. 837.)

11. — L’amour d’un objet, quel qu’il soit, est fils de sa connaissance.

L’amour est d’autant plus fervent que la connaissance est plus certaine : or la certitude naît de la connaissance intégrale de toutes les parties qui, réunies ensemble, forment le tout de la chose qui doit être aimée. Si tu ne connais pas Dieu, tu ne saurais l’aimer ; si tu l’aimes pour le bien que tu attends de lui et non pour sa souveraine vertu, tu imites le chien qui remue la queue et fait fête par ses bonds à celui qui va lui donner un os ; si l’animal connaissait la supériorité de l’homme, il l’aimerait bien mieux. (R. 837.)

12. — Quelle est l’indéfinissable chose qui cesserait d’être, si on pouvait la formuler ? L’infini, qui serait fini, s’il pouvait être défini !

Car définir c’est limiter et des limites appartiennent simultanément à plusieurs points au moins d’extrémités : ce qui contredit à la notion de l’illimité. (C. A. 113, v.)