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LÉONARD AU LECTEUR

1. — Voyant que je ne pouvais pas trouver une matière de grande utilité ou plaisance, puisque les hommes nés avant moi ont pris pour eux tous les thèmes utiles et nécessaires, je ferai comme celui qui par pauvreté vient le dernier à la foire, et ne pouvant se fournir autrement, achète les choses déjà vues des autres et refusées à cause de leur peu de valeur.

Sur cette marchandise méprisée, refusée et venant de beaucoup de comptoirs, je mettrai mon mince pécule et ainsi j’irai non par les grandes villes, mais dans les pauvres bourgades, distribuant et recevant le prix que mérite la chose que je donne. (C. A. 119, r.)

2. — Commencé à Florence, dans la maison de Bracceo Martelli, au 22 mars 1508 : cela forme un recueil sans ordre de beaucoup de feuillets que j’ai copiés, espérant les classer en leur lieu, selon la matière dont ils traitent. Et je crois qu’avant d’être à la fin de celui-ci, j’aurai à ré-