Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/319

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spirales placées entre les grappes de raisin elle enserrait, comme un larron, les misérables bestioles qui ne se méfiaient pas. Les jours passèrent, le vendangeur cueille la grappe et l’araignée avec. Ainsi le raisin fut le lac et l’embûche de l’araignée comme il l’avait été des mouches. (C. A. 67, v.)

L’HUITRE, LE RAT ET LA CHATTE.

564. — L’huître mêlée aux autres poissons dans la main du pêcheur voulut rentrer dans la mer, et pria le rat de la conduire : le rat, dans le dessein de la manger, la fait ouvrir et celle-ci lui serre la tête et ferme sa coquille ; la chatte survient qui tue le rat. (H. 51, v.)

LE FAUCON ET LE CANARD.

565. — Le faucon, ne pouvant supporter sans impatience la cachette que fait le canard fuyant et entrant sous l’eau, veut le suivre et se mouille les plumes et reste dans l’eau ; et le canard se lève en l’air et se rit du faucon qui se noie. (H. 44, v.)

L’HUITRE ET L’ÉCREVISSE.

566. — À la pleine lune l’huître s’ouvre toute et quand l’écrevisse la voit, elle la guette de quelque pierre : et l’huître qui ne se peut fermer, devient la nourriture de l’écrevisse. Ainsi fait quiconque ouvre la bouche et dit son secret et