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Dieu lui avait faite d’être si haut et enrichi d’une si belle cloche d’un si beau son, de la secourir puisqu’elle n’avait pu tomber sous les rameaux verts de son vieux père et dans la terre grasse recouverte par les feuilles qui tombent, qu’il veuille ne pas l’abandonner.

Après s’être trouvée dans le bec de la fière corneille, changeant d’existence, elle désirait finir sa vie en un petit trou. Ému et compatissant à ces paroles, le mur fut contraint de la garder à l’endroit où elle était tombée. En peu de temps, le noyer commença à pousser et à glisser ses racines entre les fissures des pierres et à allonger des rameaux hors de son trou, et ses branches bientôt s’élevèrent au-dessus de l’édifice et les racines noueuses ayant grossi se mirent à ouvrir le mur et à chasser les pierres antiques de leur emplacement. Alors le mur trop tard et en vain comprend la raison de son malheur et en peu de temps il voit la ruine de la plus grande partie de ses membres. (C. A. 67.)

LE PAYSAN ET LA VIGNE.

557. — Voyant l’utilité de la vigne un paysan lui fait beaucoup de tuteurs pour la soutenir et le fruit cueilli, il enlève les perches et la laisse tomber et fait du feu avec les tuteurs. (C. A. 67, r.)