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L’AGITATION.

535. — Le torrent apporta tant de terre et de pierres dans son lit qu’il fut contraint de changer son cours. (R. 1314.)

LE PAPIER ET L’ENCRE.

536. — Se voyant tout mâchuré par la noirceur épaisse de l’encre, le papier se lamente ; mais elle lui montre que les paroles qui sont tracées sur lui seront une raison de sa conservation. (R. 1322.)

LA PIERRE.

537. — Une pierre de belle grandeur se trouva couverte par l’eau ; elle était située à un certain endroit relevé où elle terminait un charmant bosquet, au-dessus d’un chemin rocailleux, parmi les herbes et les fleurs aux couleurs variées. Elle voyait la grande quantité de pierres qui se trouvaient placées sur le chemin. Le désir lui vint de se laisser tomber, se disant à elle-même : « Que fais-je parmi ces herbes ? je veux être en compagnie de mes sœurs. » Et elle se laisse tomber et vient rouler dans la compagnie désirée. Au bout de peu de temps, les roues des voitures, les pieds ferrés des chevaux et ceux des passants ne la laissaient pas en repos ; ce fut à qui la pousserait, la frapperait et parfois elle perdit des morceaux. Quand elle fut couverte de boue et de la fiente des animaux, elle regarda