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sable ; ici se montre une proue, là une poupe, celui-là sa carène, cet autre est sur le flanc et cela semble un Jugement dernier qui doit ressusciter les navires morts, tant leur nombre est grand et couvre le bord septentrional.

Là les vents d’aquilon soufflent et font un bruit imprévu et apeurant.

522. — Décris les paysages avec le vent et l’eau, avec le coucher et le lever du soleil. (R. 417)

523. — Décris un vent terrestre et maritime, une pluie. (R. 605.)

Une ascension au mont Rose.

524. — Je dis que l’azur que montre l’air n’est pas sa couleur propre et qu’il est causé par l’humidité chaude, vaporée en atomes minuscules et insensibles ; et cette humidité chaude ensuite, reçoit la percussion des rayons solaires qui la rend lumineuse sous l’obscurité des immenses ténèbres de la région du feu qui de dessus lui fait couvercle.

On le verra, comme je l’ai vu, si on va sur le mont Rose, sommet des Alpes qui sépare la France de l’Italie. Cette montagne à sa base donne naissance à quatre fleuves qui arrosent par quatre directions contraires toute l’Europe ; et aucune montagne n’a sa base en semblable hauteur.

Elle s’élève à une telle hauteur qu’elle dé-