Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/291

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la lumière, étant lointaines, paraîtront obscures sur un champ clair et leurs jambes seront d’autant moins visibles qu’elles approcheront davantage du sol, parce qu’en bas la poussière est plus épaisse et plus dense.

Si tu fais les chevaux courant hors de la mêlée, fais-leur de petits nuages de poussière, distants l’un de l’autre, de l’intervalle d’un saut de cheval, et que ce petit nuage se voie d’autant moins qu’il est plus éloigné du cheval et alors qu’il soit plus haut, épars et petit. Plus près, qu’il soit plus évident et petit et plus épais.

L’air sera plein de flèches de divers genres, qui montent, qui descendent ou qui vont en ligne plane ; et que les coups des fusils soient accompagnés de quelque fumée droit à leur but.

Et les figures du premier plan tu les feras poudreuses, les chevelures et les cils et autres parties lisses propres à garder la poussière.

Tu feras les vainqueurs courant avec des crinières et autres ornements légers flottant au vent ; avec les cils bas et poussant en avant les membres opposés, savoir : tel enverra en avant le pied droit, dont le bras gauche retombe fatigué. Et il y aura des chutes ; tu feras la trace de la glissade dans la poussière devenue une fange sanglante ; et autour, sur la terre mouillée, tu feras voir les traces du piétinement des hommes et des chevaux qui ont passé par là.

Tu feras un cheval traînant le cadavre de son