Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/289

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qui s’éloignera le plus de la rive opposée sera la pluss lourde ou de plus grand volume.

Les tournants de l’eau dans ses parties sont d’autant plus rapides qu’ils sont plus voisins de son centre. La cime de l’onde marine descend auparavant à sa base, battant et s’écrasant sur la rondeur de sa surface : et cette conflagration, broyée en petites particules d’eau retombante, se change en gros nuage et se mêle au cours des vents à la manière d’une fumée désordonnée et une révolution nuageuse se lève dans l’air et se convertit en nuée. Mais la pluie, qui descend à travers l’air dans son action combattive et frappée par le cours du vent, se fait rare ou dense, selon la rareté ou la densité des vents, et ainsi se génère dans l’air une inondation de transparence, faite de la tombée de la pluie qui est proche de l’œil qui la voit.

L’onde marine que frappe l’obliquité des monts qui avec elle se combine, sera écumante et rapide contre le dos des collines et dans le tournant se rencontrera avec la venue de la seconde eau, et ensuite le grand bruit revenant, avec grande inondation, ira à la mer d’où elle est partie. Grande quantité de peuples d’humains et d’animaux divers se virent périr par cette montée du déluge vers la cime des monts voisins de l’eau susdite. (R. 327.)