Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/287

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profondes fissures faites par les anciens tremblements de terre ; et les pieds des montagnes sont en grande partie soutenus et vêtus des débris des arbustes précipités des côtés de la haute cime et mêlés à la fange ; racines, rameaux et feuilles se mêlent dans la boue, la terre et les cailloux.

Et les ruines de certains monts tombent dans la profondeur des vallées et font obstacle à l’eau enflée du fleuve ; et cet obstacle bientôt surmonte l’eau, court violemment et va ruiner et frapper les murs de la cité et les habitations de la vallée.

Et les ruines des autres édifices de la cité jettent une grande poussière, l’eau s’élève en forme de fumée. En désordre, les nuées s’agitent contre la pluie qui descend.

Mais l’eau débordante va tournoyant vers la mer qui l’absorbe et avec des ricochets et des tourbillons aux divers objets, frappant et giclant en l’air avec une écume boueuse, puis retombant et faisant rejaillir en l’air l’eau frappée. Et les ondes circulaires qui fuient le lieu du choc cheminent avec violence au travers, sur le mouvement des autres ondes circulaires qui se meuvent dans le sens contraire et après le choc jaillissent en air, sans se détacher de leur base.

Et à la sortie d’un tel abîme, on voit les ondes mortes se répandre à l’inverse de leur sortie et, tombant ou descendant à travers l’air,