Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/285

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et marchent sur les autres et cela fait entre-eux grande mêlée et beaucoup meurent par manque de nourriture.

Et les oiseaux se posent sur les hommes et sur d’autres animaux, ne trouvant plus de terre découverte qui ne soit occupée par des vivants ; déjà la faim, servante de la mort, a ôté la vie à beaucoup d’animaux ; et les corps morts déjà soulevés montent du fond de l’eau et surgissent à la surface. Dans le combat des ondes qui entre elles l’une l’autre se harcèlent et, comme une balle pleine de vent, bondissent en arrière du lieu de leur percussion, les eaux deviennent la source des morts prédites.

Ett sur toute cette malédiction, l’air étend des nuées obscures divisées par les mouvements serpentins de la foudre céleste en furie, illuminant tantôt ici, tantôt là, l’horreur des ténèbres.

On voit le mouvement de l’air au milieu de celui de la poussière soulevée comme par la course du cheval et ce mouvement est si rapide à remplir le vide, que de lui-même il rejette l’air qui le revêt ; telle est la vélocité de ce cheval à fuir devant l’air susdit.

Et il te paraîtra raisonnable peut-être de me reprendre d’avoir figuré la vue faite par l’air du mouvement du vent, car le vent par lui-même ne se voit pas dans l’air. À quoi on répond, non qu’il s’agit du mouvement du