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éléments dans un autre espace, et que c’est office des choses graves dans leurs éléments, comme font les choses graves dans nos propres éléments. (F. 69, v.)

266. — Tout son est causé par l’air répercuté dans un corps dense et, s’il a lieu dans deux corps lourds, c’est l’air ambiant qui les entoure, qui opère, et cette conflagration consume les corps frottés. Donc, il s’ensuivrait que les cieux, dans leur frottement, n’ayant pas d’air entre eux, ne gênèrent aucun son[1].

Et si ce frottement était vrai, les cieux, en tant de siècles qu’ils accomplissent leurs révolutions, seraient consumés par l’énorme vitesse qu’ils déploient chaque jour ; et s’ils faisaient un son, il ne se répandrait pas, puisque le son de la percussion fait sous l’eau se sent peu, et de moins en moins, dès que les corps sont plus denses. Entre les corps lisses, il n’y a pas de frottement et ainsi il ne peut y en avoir dans le contact ou frottement des cieux ; et si ces cieux ne sont pas lisses au contact de leur frottement, ils seront globuleux et rugueux, et dès lors leur contact n’est pas continu, et c’est comme s’ils généraient le vide, lequel n’existe pas dans la nature.

On conclut que le frottement aurait consumé les extrémités de chaque ciel et d’autant

  1. Harmonie pythagorique des sphères.