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mes comme dieux, Jupiter, Saturne, Mars et autres, ont commis une grande erreur. Voyant encore que l’homme soit grand par rapport à notre monde qui paraît une petite étoile, c’est-à-dire un point dans l’univers, et voyant encore les hommes mortels et putrides et corruptibles dans leur sépulture, la « Sphère » et « Marullus[1] » avec beaucoup d’autres louent le soleil. (F. 5, r.)

254. — Épicure dit que le soleil a la grandeur qu’il paraît avoir : donc ce qui paraît être d’un pied, c’est comme si nous le tenions. Il s’ensuivrait que la lune, quand elle obscurcit le soleil, ne serait pas aussi grande qu’elle est. Sachant que la lune est plus petite, elle serait moins d’un pied et par conséquent, quand notre monde obscurcit la lune, il serait moins dudit pied.

Ainsi, le soleil étant d’un pied et notre terre faisant ombre pyramidale sur la lune, il est nécessaire que la lumineuse cause de la pyramide d’ombre soit plus grande que la cause opaque de cette pyramide. (F. 6, r.)

255. — Épicure voit peut-être les ombres des colonnes, reflétées sur les murs placés devant, égales au diamètre de la colonne. Étant donné

  1. Spera de Goro Dati, Firenze, 1478. — Liber hymnorum de Michele Tarcaniota (Marulle), Firenze, 1497.

    Chiara splendore et fiamma rilucente
    Sopra tut’altre creatura bella…