Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/116

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Et si la géométrie réduit toute surface entou- rée de lignes à la figure du carré et tout corps à celle du cube et si l’arithmétique fait de même avec ses racines cubiques et carrées, ces deux sciences ne peuvent se passer de la connais- sance des quantités continue et discontinue ; toutefois elles ne s’occupent pas de la qualité qui est la beauté des œuvres de la nature et l’orne- ment du monde (LU. 17.)

208. — Quelques commentateurs blâment les anciens inventeurs de qui naquirent les gram- maires et les sciences et chargent à fond contre les inventeurs d’autrefois parce que leur paresse les a empêchés de rien trouver et ils n’écrivent tant de pages que pour opposer de faux argu- ments à leurs maîtres.

Ils disent que la terre est hexaèdre, c’est-à- dire cubique ou corps à six bases, parce qu’il n’y a pas de corps moins mouvant, ni plus stable que le cube.

Ils attribueront au feu d’être tétraèdre (pyra- midal) comme étant la forme la plus mobile : et cependant le cube est plus mobile que la py- ramide ; il donne son tour entier dans une même impulsion (LU. 18.)

209. — Le bon jugement naît de la bonne in- telligence et la bonne intelligence de la raison, tirée elle-même des bonnes règles, filles de la bonne expérience, mère de toutes les sciences et de tous les arts. (C. A. 216, c.)