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2°) Soutien financier par la solidarité aux résistants et aux combattants pour la liberté.


2°) Organiser l’émigration algérienne

La population algérienne émigrée en France est un capital précieux en raison de son importance numérique, de son caractère jeune et combatif, de son potentiel politique.

La tâche du FLN est d’autant plus importante pour mobiliser la totalité de ces forces qu’elle nécessite, en même temps, la lutte à outrance contre les tentatives de survivance du messalisme.

1°) Eclairer l’opinion publique française et étrangère en donnant informations, articles de journaux et revues. Grouper à cet effet les militants expérimentés, les intellectuels et les étudiants.

2°) Dénoncer d’une façon infatigable et patiente la faillite du messalisme comme courant politique, sa compromission avec les milieux proches du gouvernement français ce qui explique l’orientation dirigée non contre le colonialisme, mais contre le FLN et l’ALN.

D) La Solidarité Nord-Africaine

L’intransigeance révolutionnaire du FLN, la poursuite farouche de la lutte armée par l’ALN, l’unanimité nationale du peuple algérien soudée par l’idéal d’indépendance nationale, ont mis en échec les plans colonialistes.

Les gouvernements tunisien et marocain ont en particulier(sous la pression des peuples frères), pris nettement position sur ce problème qui conditionne l’équilibre nord-africain.

Le FLN doit encourager :

1°) La coordination de l’action gouvernementale des deux pays du Maghreb, dans le but de faire pression sur le gouvernement français : action diplomatique ;

2°) L’unification de l’action politique par la création d’un comité de coordination des partis frères nationaux avec le FLN ;

a) Création de comités populaires de soutien de la Résistance Algérienne ;

b) Intervention multiforme dans tous les secteurs ;

3°) La liaison permanente avec les Algériens résidant au Maroc et en Tunisie(action concrète auprès de l’opinion publique, de la presse et du gouvernement) ;

4°) La solidarité des Centrales Ouvrières U.G.T.T, U.M.T.,U.G.T.A.;

5°) L’entraide des trois unions estudiantines.

6°) La coordination de l’action des trois centrales économiques.

4°) L’Algérie devant le monde.

La diplomatie française a entrepris sur le plan international un travail interne pour obtenir partout oÙ c’est possible, ne serait-ce que très provisoirement, une aide morale et matérielle ou une neutralité bienveillante et passive. Les seuls résultats plus ou moins positifs sont les déclarations gênées, arrachées aux représentants des Etats–Unis, de l’Angleterre et de l’O.T.A.N.

Mais la presse mondiale, notamment la presse américaine, condamne impitoyablement les crimes de guerre, plus particulièrement la légion et les paras, le génocide des vieillards, des femmes, des enfants, le massacre des intellectuels et des civils innocents, la torture des emprisonnés politiques, la multiplication des camps de concentration, l’exécution d’otages.

Elle exige du colonialisme français, la reconnaissance solennelle du droit du peuple algérien à disposer librement de son sort.

La lutte gigantesque engagée par l’Armée de Libération Nationale, son invincibilité garantie par l’adhésion unanime de la nation algérienne à l’idéal de liberté, ont sorti le problème algérien du cadre français dans lequel l’impérialisme l’a tenu jusqu’alors prisonnier.

La conférence de Bandoeng et surtout la 10ème session de l’O.N.U. ont en particulièrement le mérite historique de détruire la fiction juridique de « l’Algérie française ».

L’invasion et l’occupation d’un pays par une armée étrangère ne sauraient en aucun cas modifier la nationalité de ses habitants. Les Algériens n’ont jamais accepté la « francisation », d’autant plus que cette « étiquette » ne les a jamais empêchés d’être dans leur patrie moins libres et moins considérés que les étrangers.

La langue arabe, langue nationale de l’immense majorité, a été systématiquement étouffée. Son enseignement supérieur a disparu dès la conquête par la dispersion des maîtres et des élèves, la fermeture des universités, la destruction des bibliothèques, le vol des donations pieuses.