Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gnement supérieur est poussé assez loin. Mais on ne reçoit, dans les autres universités — universités privées ou universités d’État — qu’un nombre limité de femmes, ou bien on ne leur permet d’obtenir que certains diplômes parce que, dit-on, il n’y a déjà pas assez de débouchés pour les hommes et qu’on ne saurait plus ensuite comment caser les candidates reçues aux examens. De là, les protestations véhémentes des intéressées. Elles réclament le régime de la porte ouverte alors que les défenseurs des privilèges masculins s’efforcent de n’entre-bâiller cette porte que peu à peu… Les étudiantes se sont enrôlées dans une ligue spéciale pour obtenir plus vite satisfaction et elles en appellent à toutes les autres ligues pour les aider dans leur campagne.

L’agitation est non moins vive pour que soient multipliées les facilités d’instruction aux filles du peuple et pour que la jogakusei (l’écolière) puisse passer plus aisément de l’école primaire aux écoles secondaires, et, ensuite, à l’université. Enfin, que de controverses sur les programmes d’études de la jogakusei, les modernes soutenant qu’il faut rénover de fond en comble ces programmes, les anciens gémissant sur l’abandon désastreux des préceptes qui, pendant tant de siècles, assurèrent la force et la gloire du Japon !

Comment remonter le courant moderniste qui prend une ampleur quasiment irrésistible ? Même dans le choix des poupées, les petites filles montrent que la mode occidentale influence