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Pour indiquer à quel point les Japonaises sont éclectiques dans leurs activités, il convient de signaler l’apparition à Tokio, au début de 1927, d’une « Société Patriotique de l’Épargne ». Le Comité exécutif comprend quatorze femmes éminentes de l’aristocratie, du monde des affaires et de l’enseignement. Leur plan ? C’est de constituer, au moyen d’une épargne minime mais quotidienne, un fonds d’amortissement pour le remboursement de la dette étrangère au Japon : — « Nous nous proposons, — a déclaré l’une d’elles, Mme Moriya — de prélever de façon régulière quelque chose sur notre superflu, afin d’éteindre la dette publique, du moins la dette étrangère qui s’accroît avec rapidité et qui menacerait bientôt la solidité économique de notre pays, si le peuple tout entier ne prenait à cœur d’aider le gouvernement. Le rôle des femmes est ici tout tracé, car il s’agit d’amener, par la persuasion, nos maris, nos frères, nos fils et nos compagnes à consentir un petit sacrifice pour le bien général. »

Les membres de la « Société Patriotique de l’Épargne » ont donc commencé une croisade pour que chaque adhérent ou adhérente à ce système mette de côté, par jour, un sen destiné à l’amélioration des finances publiques. Des conférencières se sont répandues dans tout le Japon pour expliquer qu’en vingt-quatre ans — si tout le monde faisait son devoir — la dette totale, qui dépasse 5 milliards de yen, serait abolie. En huit ou neuf ans, on pourrait avoir à dette