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philosophiques, des cénacles, des académies féminines où l’on est tant avide de savoir et dans lesquels on se propose tous les raffinements de la pensée ? Le Japon a ses pures intellectuelles, ses « bas-bleu », ses « précieuses ».

Au printemps de 1924, on a vu, pour d’autres motifs, éclore une « Société des Travailleuses » (Rodo Fujin Kwaï), ayant pour présidente : Mlle H. Kobayashi — précédemment fondatrice du « Club Progressiste des Femmes ». Cette société a pour programme l’élévation du niveau social et moral de la femme. Ce qui la distingue, c’est la présence, au sein d’un même organisme, de femmes d’un rang social très différent. Des autoresses, des femmes de politiciens, des bourgeoises riches y coudoient des femmes de condition modeste. Il y règne un certain égalitarisme. La « Rodo Fujin Kwaï » a négocié avec la municipalité de Tokio — et elle poursuit le même dessein dans d’autres villes — pour organiser des restaurants à bon marché, des nurseries, des garderies d’enfants, des agences de placement, des hôpitaux pour les femmes qui peinent et qui vivent de leur salaire. Ces buts sont également poursuivis par le « Parti des Femmes du Travail », qui est composé d’éléments moins divers, et qui a une couleur politique plus accentuée. Il existe également une « Ligue des Femmes d’Affaires », à Osaka, sous la conduite de Mlles Kiyoko Nagata et Masue Masuda, qui s’occupe de l’assistance mutuelle entre femmes et qui leur facilite l’entrée dans les différents emplois qu’elles souhaitent remplir.