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beaucoup afin de s’occuper des œuvres de bienfaisance, des réunions mondaines, voire des « thés dansants » qui les attirent.

Et voici qui est beaucoup plus pittoresque et beaucoup plus surprenant jusqu’ici, les religieuses de la secte Jodo étaient vouées au célibat. Or, un vent d’émancipation a soufflé dans leur direction. Trois mille d’entre elles ont réclamé des droits égaux à ceux des religieux qui ont la permission, d’après les règles de l’ordre, de se marier. Leur requête a été repoussée et les chefs de la grande secte bouddhiste ont essayé d’étouffer la voix des religieuses. Mais l’affaire a transpiré et les journaux japonais n’ont pas manqué d’en parler.

À tous les degrés de l’échelle sociale, dans tous les milieux, c’est la même frénésie d’indépendance qui fait crier au scandale par tous les critiques demeurés fidèles aux préceptes du passé et aux anciennes disciplines.

Le nouvel ordre des choses est si vite et si profondément entré dans les mœurs que chaque jour naît un club, une organisation féministe, un comité se proposant d’apporter des satisfactions supplémentaires à celles qui recherchent la libération. Quelquefois, ces groupements se dissocient presque immédiatement. Ils vivent, comme les roses, l’espace d’un matin… Néanmoins, toute cette fièvreuse agitation, cette recherche incessante de formules d’existence plus élastiques, n’est-elle pas symptômatique ? La curiosité féminine s’attaque à tous les sujets. Comment faire le tour des clubs littéraires et