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peu près les mêmes desseins politique : l’« Association pour le suffrage des femmes japonaises » (qui se relie à l’« Association internationale pour le suffrage des femmes ») et la « Société alliée pour l’obtention du suffrage féminin », créée voici seulement deux ans par les soins de Mlle Fusae Ichikawa et de Mme Ochimi Kubushiro, deux spécialistes des questions sociales au Japon. Vers la même époque, Mme Chiyoko Muto institua, à Osaka, le « Club féminin de la Camaraderie », afin de populariser un programme d’émancipation féminine. Nous ne citons là que quelque sociétés égalitaires, mais il en fleurit bien d’autres.

Les tenaces partisanes du vote ont réussi, en tous cas, à faire présenter trois projets à la Diète en 1925. L’un eut permis d’accorder le bulletin de vote aux femmes dans toutes les consultations politiques. Le second ne prévoyait que le vote municipal. Le dernier réclamait pour les femmes l’autorisation légale d’adhérer aux partis existants et, au besoin, d’en former de nouveaux.

Les deux premiers projets ont été purement et simplement rejetés. Le troisième a donné lieu à un examen plus sérieux et a suscité un amendement aux termes duquel il serait permis aux femmes d’assister aux réunions publiques masculines. Bien que cet amendement n’ait pas été adopté, il a provoqué une discussion où il a été, du moins, démontré que les parlementaires nippons commençaient à ménager les susceptibilités des féministes et à compter avec l’influence féminine dans la politique générale.