Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Fujin Sekai (le Monde de la Femme) — la profession médicale, et que les femmes dentistes sont presque aussi nombreuses que les dentistes hommes ?

Un auteur anglais d’une autre époque, Sir Rutherford Alcock, remarquait que le Japon pouvait ainsi se caractériser : « Les femmes ne portent pas de crinoline, les maison ne renferment pas de punaises, le pays n’a pas d’avocats ». Cette dernière observation n’est plus du tout de saison. On plaide beaucoup de nos jours et, bientôt peut-être, aux avocats se joindront des « avocates » pour aider à la juste interprétation des lois. Les Japonaises réclament leur admission au barreau. On ne voit pas bien pour quelle raison plausible, après avoir accepté les doctoresses en médecine, on n’accueillerait point aussi favorablement à Tokio et dans les principales cités les doctoresses en droit ?

Quant à l’égalité politique, — Nannyo-doken-ron — et à l’octroi du suffrage, les temps ne sont pas encore mûrs. Voici quarante ans que les plus hardies Japonaises l’ont réclamé pour la première fois. Leurs prétention fut alors repoussée avec dédain. Elle parut même tout à fait ridicule. Or, elle ne choque plus autant à présent que le pays s’est habitué à des expériences radicales. Les associations féministes, sans avoir encore un fort rayonnement, groupent des propagandistes ardentes. Une première impulsion fut donnée par Mme Haruko Hiratsuka qui fonda l’« Association des Femmes Nouvelles ». Puis se formèrent plusieurs autres groupements ayant à