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mais par le personnel ouvrier masculin poussa au désespoir une quarantaine de jeunes filles qui se jetèrent dans le lac Suwa. Cette épidémie de suicides n’était point, hélas, la première du genre. Une société s’est formée à Tokio, sous les auspices de personnalités philanthropiques, pour combattre cette désespérance et pour prévenir les actes de destruction volontaire. Une femme de cœur, Mme Takeyo Takahama, s’est mise à la tête de cette croisade afin d’obtenir des adoucissements au sort des femmes qui sont employées dans les divers établissements industriels où sont enracinés trop d’abus.

Il y a de très durs métiers d’ordinaire réservés aux hommes dans les pays occidentaux, où l’on rencontre, au Japon, de nombreuses femmes. Ainsi, plus de cent mille ouvrières travaillent dans les mines. Mais c’est surtout dans l’agriculture qu’elles rendent des services. Six millions de paysannes se livrent au labeur des champs, à la culture du riz et du thé, à l’élevage du ver à soie, aux besognes du jardinage. Les « rurales » participent donc largement à la mise en valeur du sol national.

Il n’y a là aucune nouveauté, bien que ces rurales commencent par endroits très timidement, certes à comprendre la force de l’association et à adhérer aux syndicats. Ce sont principalement les intellectuelles qui mènent la bataille en faveur des idées réformatrices et pour la conquête de nouvelles positions. Sait-on qu’en plus des 30 000 infirmières et sages-femmes que compte le Japon, un millier de femmes exercent d’après les renseignements fournis par le