Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IV

OÙ EN SONT LES JAPONAISES ?


Bien des gens se sont montrés surpris quand la crise financière d’avril 1927 a mis en vedette Mme Yone Suzuki, l’une des femmes les plus riches — sinon la plus riche — du monde. On est tellement habitué, en Europe, soit à considérer l’aspect frivole de la Japonaise et à célébrer la grâce des geisha, soit à louer les qualités traditionnelles des autres catégories de femmes nipponnes, que l’affaire Suzuki a été une révélation pour la plupart des Occidentaux ignorant les progrès féminins dans l’Empire mikadonal.

Qu’une femme se soit lancée dans des spéculations inouïes, qu’elle ait mené de front de grandioses entreprises financières, qu’elle ait réussi — au moins pendant un temps — à accumuler des richesses immenses, et cela par son talent personnel, par son énergie, par son habileté à tirer parti de la situation économique, voilà