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politique pour mieux profiter des lois électorales et traduire leur puissance à travers le suffrage universel qui va être mis à l’épreuve en 1928.

En attendant, les groupes prolétariens iront à la bataille chacun pour son propre compte, tandis que le gouvernement manœuvre pour les maintenir en état de division et que les partis politiques plus ou moins inféodés aux clans s’évertuent, de leur côté, à les morceler à leur profit.

Voici, en résumé, à l’heure où Hiro-Hito monte sur le trône, comment ces groupes prolétariens se présentent :

1° Le Rodo Nominto (parti des ouvriers et des paysans) dont les chefs sont M. Motojiro Sugi-Yama et Ikuo Oyama, — le professeur de l’Université de Waseda dont nous avons cité les paroles. C’est le plus rouge, si l’on peut dire, car il emprunte certains de ses articles au socialisme russe. Il est pour un partage égalitaire de la terre et il irait jusqu’à la lutte des classes pour atteindre ses buts ;

2° Le Nippon Ronoto (parti des ouvriers et des paysans japonais) constituerait le centre de l’armée prolétarienne. Son président est M. Hisahi Asoo, — ex-secrétaire de la C.G.T. Il se déclare en faveur de l’union de tous les intérêts prolétariens, mais non pour la lutte des classes. Il n’est pas très fixé sur l’action qu’il entreprendra : action réformiste ou dictature du prolétariat. Le Secrétaire général du Nippon Ronoto, M. Muso Miwa, l’avoue avec quelque ingénuité :