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traduisait pas, par une organisation solide, l’obscure volonté des militants qui adoptaient ses revendications abstraites. Il a connu, dès la première heure, des divisions et des scissions, — il en connaîtra d’autres. Si l’avenir doit le consacrer, il faudra encore du temps pour qu’il arrive à une puissante discipline et qu’il entre dans la voie des réalisations importantes.

Le phénomène le plus notable, malgré ces dissentions, c’est que la querelle entre extrêmistes et modérés a prouvé que l’influence de ces derniers s’affirmait, pour le moment, avec prépondérance. Après le Congrès d’Osaka d’août 1925, la Confédération générale du Travail est restée maîtresse de la situation. De même, les délégués de 35 fédérations ou unions, assemblés à Tokio le 30 novembre 1925, ont adhéré en grande majorité à la politique réformiste. Cette fois, cependant, des troubles éclatèrent. Les dissidents dont les thèses étaient teintées de communisme se rebellèrent. La police intervint. Il fut ensuite annoncé aux promoteurs de cette conférence qu’il leur était interdit de poursuivre l’organisation d’un parti politique du prolétariat comme contraire à la « Loi sur le maintien de la Paix sociale », votée en 1925, dont il a été question plus haut.

Sous quelle forme les travailleurs reprendront-ils leur idée de ce vaste parti unifié ? Ils y reviendront certainement, et ils ne s’en tiendront pas à un échec qui n’est que momentané. Un jour ou l’autre, sous un nom nouveau, nous les verrons encore étudier un système de coopération