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mense fédération. Elles ont commencé par estimer qu’il serait utile d’envoyer dans la future Diète des députés, défenseurs attitrés du prolétariat, et réunis en un groupe distinct, comme les représentants du Labour Party à la Chambre des Communes.

La Fédération Générale du Travail (Rodo Sodomei) qui domine et qui coordonne les efforts des syndicats ouvriers (ou, du moins, qui prétend jouer ce rôle malgré les divisions et les schismes), l’Union des Fermiers et les autres syndicats ruraux, l’Association pour l’Étude des Sciences Politiques et Sociales — qui est une sorte de Fabian Society nipponne — la Société de l’Égalité (Suihei Sha), qui renferme 800 000 des anciens éta, toutes ces sociétés ont examiné les moyens de cimenter une alliance en vue de l’action politique. En janvier 1925, les pourparlers ont été amorcés sur l’initiative de M. Suzuki Bunji, président de la Confédération générale du Travail, encouragé par la jeunesse intellectuelle et par les hommes les plus évolués du pays.

À la vérité, les intellectuels paraissaient même plus zélés pour la formation de ce nouveau parti prolétarien que les travailleurs manuels. La raison en est simple. Il y a, parmi les intellectuels, un nombre de chômeurs plus élevé que dans toute autre catégorie d’individus au Japon. L’éducation générale a été poussée avec un tel zèle qu’on ne découvre pas plus de 3 % d’illettrés. Les diplômés abondent. Les porteurs de parchemins, sans emploi, sont légion. Si l’on s’en