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Book — 1530 syndicats de petits fermiers et d’ouvriers agricoles totalisant 163 931 membres. Le plus en vue de ces syndicats est l’Union des Fermiers (Nihon Nomin Kumiai) qui affiche 52 000 membres. Naguère, les différends entre les propriétaires du sol et les fermiers étaient tranchés par les « anciens » du village. Mais, depuis 1922, — année qui vit éclore le premier syndicat paysan — les méthodes d’arbitrage se sont bien modernisées. L’Union des Fermiers réunit dans son sein les petits possédants et les ouvriers agricoles désireux, dit le programme, « d’étudier les meilleurs méthodes d’aménagement du sol, de cultiver la personnalité (sic), d’améliorer les conditions de la communauté rurale ». Un organe mensuel, Terre et Liberté, publié par le syndicat, préconise la socialisation des terres cultivables, le salaire minimum pour les journaliers, la protection légale des fermiers, l’établissement de coopératives, de banques et de sociétés de crédit agricole, des mesures d’hygiène pour les habitants de la campagne.

Il était naturel que les syndicats urbains ou agricoles fussent sollicités d’entrer dans la lutte politique, surtout à partir du moment où l’on pensait que le suffrage universel allait être institué. Aussi bien, depuis deux ans, on s’est demandé si, du syndicalisme et des divers mouvements sociaux qui font vibrer le Japon, ne sortirait pas un nouveau parti politique prolétarien. Les organisations qui s’occupent de la destinée des travailleurs ont cherché, — plutôt que de laisser leurs membres adhérer aux anciens