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le plus fort. Ils ont, jusqu’ici, maintenu cette règle avec énergie.

Ajoutons que les travailleurs n’ont pas encore obtenu leur statut légal. La loi sur les associations et les syndicats est toujours sur le chantier. La session parlementaire qui s’est close le 28 mars 1927 n’en avait pas encore abordé la discussion. On vit, par conséquent, dans le provisoire.

Parmi les syndicats, le plus important, — celui des Ouvriers de la Marine — dépasse 45 000 membres, tandis que les plus faibles ne groupent parfois qu’une centaine de travailleurs. Les organisations ne sont fortes que dans les grands centres industriels où la vie ouvrière est intense et où les leaders sont en mesure de montrer l’efficacité de leur action quand survient un conflit. Plus de cinquante pour cent des syndiqués sont installés dans les quatre ou cinq cités capitales du Japon ; le reste est dispersé dans des localités industrielles secondaires où l’influence des dirigeants de Tokio et d’Osaka rayonne faiblement. L’ignorance dans laquelle un nombre considérable d’ouvriers sont de leurs droits, certains restes de lois anciennes et de traditions féodales expliquent aussi la lenteur des progrès réalisés.

Il est possible, grosso modo, de distinguer trois sortes de syndicats : les unions de travailleurs appartenant à un même métier ; les unions qui rassemblent les ouvriers au service de l’État ; les unions où se rencontrent des salariés de catégories professionnelles diverses, mais qui pratiquent une politique de solidarité dans la lutte pour l’existence. Les premiers syndicats englo-