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côté académique et théâtral qui se dépassait pas un auditoire restreint ou, même, la rampe. La montagne n’accouchait, trop souvent, que d’une souris. Mais le spectacle n’était-il pas curieux ? Si, de tant d’étincelles, ne jaillissait pas l’incendie, c’est que le gouvernement et la police veillaient, c’est que les vieilles forces de conservation toujours puissantes se coalisaient pour étouffer ces velléités traduisant des aspirations intenses de nouveauté.

En 1921, la Société fraternelle des Ouvriers était devenue la Confédération Générale des Travailleurs : Nihon Rodo Sodo. Des influences bolchévisites s’y étaient glissées. Une tentative d’une certaine ampleur eut lieu pour obliger le patronat à céder sur quelques points. Les électriciens commencèrent le mouvement. Le conflit s’élargit et s’étendit à d’autres syndicats. Toutefois, après une lutte de six semaines, l’échec fut complet…

La nature se mit, un peu plus tard, de la partie et le désastre du 1er septembre 1923 porta des coups supplémentaires et terribles aux organisations ouvrières déjà nées ou naissantes. Durant les dramatiques heures du tremblement de terre, la police pourchassa avec fureur et, même, tua dans l’ombre bien des « radicaux ». Elle profita de l’occasion pour se débarrasser des gens que l’on accusait de rêver au « grand soir » ou de préparer un bouleversement quelconque des institutions. Il y eut, alors, des tragédies : politiques insoupçonnées du public européen et, même, japonais.

Après la déroute sismique, tout fut à recons-