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risme, voire la solidarité chrétienne à la façon des salutistes et des pasteurs de la Y. M. C. A.

La discipline imposée, de 1914 à 1918, ne favorisa guère la marche du socialisme, même d’un socialisme réformiste très édulcoré. La grande masse des Japonais n’était pas touchée par la voix des théoriciens désireux d’expériences nouvelles.

Après la guerre, le terrain devint plus favorable. Comment le cataclysme universel n’aurait-il pas eu des répercussions jusque dans les îles nipponnes ? Bien que très éloigné du théâtre des hostilités et des bouleversements nombreux que provoqua en Europe la chute des Empires centraux, le pays du Mikado devait fatalement ressentir le contre-coup des crises politiques, économiques ou morales qui transformaient la société occidentale et la Russie.

L’industrialisation dont le Japon lui-même avait été l’objet au cours de cette tragique période posait tout un ensemble de problèmes qui portaient à de profondes réflexions les gens de toute condition. La migration d’une forte partie de la population dans les villes, l’apparition d’une classe de nouveaux riches épris de luxe, l’accumulation de fortunes considérables dans un petit nombre de mains, la multiplication des heurts entre le capital et le travail, la vue des scandales financiers et celle de la misère des humbles, — voilà autant de raisons qui allaient susciter des ardeurs spirituelles et sociales chez les Japonais.

Dans cette période troublée, les ouvriers prirent conscience de la nécessité d’un rapprochement. Leurs syndicats se reconstituèrent. Leurs