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phe Tosouke Nakae groupait autour de lui des disciples en un cercle d’études sociales à tendances travaillistes. Puis, ce fut, en 1889, la formation du premier noyau des ouvriers métallurgistes. Cependant, c’est seulement le 25 juin 1897, que, par les soins de Fusataro Takano et Sen Katayama, fut fondée la Société amicale des Travailleurs, le Shokko Giyukaï, société animée d’un esprit nettement syndicaliste et d’inspiration américaine. En effet, une poignée de Japonais ayant habité la Californie et ayant eu l’occasion de voir fonctionner le trade-unionisme dans le Far-West, avaient jeté les bases de cette association. Parmi ces jeunes théoriciens décidés à perfectionner, dans leur patrie, les conditions du travail, se trouvaient, outre Fusataro Takano et Sen Katayama, des leaders comme Tsunetaro Jô et Hannosuke Sawada, qui avaient également fait leur apprentissage politique dans le Nouveau Monde.

La grève des mécaniciens de chemins de fer de 1898 fut, pour les organisateurs du mouvement ouvrier, l’occasion de prêcher la solidarité et d’inviter tous les employés à s’unir. Alors fut institué un syndicat sur le modèle occidental, le Kyoseikaï (Union des Métallurgistes) qui, bientôt, comprit un millier de membres et réunit 20 000 yens (246 000 francs) de cotisations.

Il était très difficile, au début, de distinguer, dans les aspirations des travailleurs, la part du socialisme et celle du syndicalisme. On peut considérer comme la première tentative pour amemer les Japonais à une conception collectiviste,