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III

LES MOUVEMENTS


Si l’on voulait rechercher les origines du mouvement socialiste au Japon, il faudrait se reporter à l’ouvrage de Shinen Sato : le Suito-hiroku. On verrait que cet auteur a prêché, avant 1850, un évangile qui se rapproche de la doctrine de Karl Marx. Néanmoins, c’est surtout après la première période d’organisation de la Restauration que les novateurs, les amateurs d’expériences sociales, les animateurs du syndicalisme ont commencé à se montrer. Même aux époques les plus guerrières, l’Empire du Soleil Levant a eu ses rêveurs, ses utopistes, ses humanitaires. Il serait absolument contraire à la vérité historique que d’imaginer la société nipponne entièrement vouée à l’idéal de la chevalerie, ou transportée d’un élan unanime par des ardeurs belliqueuses. De tout temps, des sages ont prêché en faveur d’une plus grande justice parmi les hommes et ont entretenu l’espérance d’une amélioration du sort des classes pauvres.

Rappelons seulement l’histoire de Sakura So-