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eu lieu à la fin de septembre 1927, ont encore permis aux différents partis de s’entraîner un peu en vue du grand renouvellement parlementaire de 1928. Sur 1 480 sièges à fournir, 714 sont revenus au parti Seiyu-Kwaï, qui détient le pouvoir ; 990 au parti Kensei-Kwaï, qui, allié au Seiyu-Honto, est devenu le nouveau parti Min-sei-to. Les indépendants ont obtenu 162 sièges. Quelques partis isolés, une quinzaine. Enfin, les trois groupes prolétariens réunis n’ont réussi à faire passer que 28 de leurs candidats. On a beaucoup moins voté que lors de l’élection municipale d’Hamamatsu. Sans doute, les électeurs nouveaux sont-ils plus embarrassés pour faire leur choix lorsqu’on propose à leur attention des problèmes généraux que lorsqu’on excite leur intérêt local. Mais ils prendront rapidement conscience de leurs droits, ils ne tarderont pas à être entraînés par les leaders qui stimulent leur pensée et qui les initient à la politique. Leur apprentissage se perfectionnera dans les mois qui précéderont les élections législatives.

C’est une sorte de printemps politique que traverse le Japon, un printemps qui grise certaines cervelles, qui en exaspère d’autres, qui exerce son influence sur tout le monde. Que sera la moisson ? Le bon grain l’emportera-t-il sur le mauvais, la désillusion sera-t-elle plus forte que la joie des résultats forcément relatifs de cette vaste épreuve ? Je pense que ce mouvement d’émancipation aura d’heureux effets. Il contient trop d’espérances pour que quelque chose d’essentiel n’en sorte pas. Le rythme dé-