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nais dont, malgré les intrigues des clans et la pression de puissants intérêts, l’âme s’éveille et attend du réconfort. Il a des inquiétudes et il a besoin de stabilité morale, de stabilité économique et politique. C’est la raison pour laquelle nous assistons à une floraison inouïe d’associations, de clubs, de sociétés d’études, non seulement dans la jeunesse lettrée, mais encore dans les milieux les plus humbles.

— Tout le monde parle politique au Japon, disait à Rudyard Kipling, le directeur de l’Opinion Publique. On en parle encore bien plus en 1927 qu’en 1889 ! On se réunit, on se consulte, on se syndique. Je lisais dernièrement, dans un journal de Kyoto, que les directeurs du célèbre Temple de Nishi Hongwanji, qui rayonne sur dix mille temples de même doctrine, avaient décidé de prendre une part active à la prochaine campagne électorale. Ils ont publié une brochure : Politique et Religion, dans laquelle ils exposent leurs vues sur la moralité qui doit guider les électeurs. Les bonzes, appartenant à la congrégation du Nishi Hongwanji, feront des conférences et soutiendront les candidats désignés par leurs supérieurs. Cinq cents orateurs ont été désignés par participer aux joutes électorales.

Les ouvriers, les paysans, les travailleurs de toute catégorie sont sollicités d’entrer dans les organisations électorales en formation. Les femmes s’agitent, elles aussi.

Les élections aux Conseils généraux, qui ont