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l’opportunité de la politique qui reflète encore trop l’action des intérêts situés hors du Parlement.

Le fait le plus intéressant à signaler sous ce ministère a été le premier essai de suffrage universel, tenté le 3 septembre de cette même année 1926, à Hamamatsu, sous préfecture du département de Shizuoka, sur la grande voie du Tokaido, qui relie Tokio à Kyoto. Il s’agissait du renouvellement du Conseil municipal administrant une cité de 60 000 habitants. D’après la nouvelle loi, 16 041 citoyens étaient appelés à voter.

Hamamatsu est une ville qui comprend des propriétaires fonciers, des agriculteurs, des commerçants, mais aussi des artisans et des ouvriers qui travaillent dans diverses usines, notamment des fabriques de coton. Comment allaient se comporter tous ces éléments ?

La campagne électorale, qui ne provoqua aucun incident regrettable, fut suivie avec enthousiasme. Sans doute, l’aiguillon de la curiosité y était-il pour quelque chose. Tout de même, les électeurs nippons apportèrent beaucoup de sérieux dans la discussion de leurs affaires municipales. Sur les 16 041 inscrits, 13 864 exergèrent leur droit, ce qui prouve bien leur intérêt profond pour la chose publique.

À côté des vieux partis, le jeune parti travailliste, s’appuyant sur la Fédération générale des travailleurs ruraux et urbains, fit bonne contenance. Les résultats de la lutte acharnée qu’ils se livrèrent jusqu’à l’ouverture du scrutin furent