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La consultation de 1920 avait amené à la Chambre 460 députés sur lesquels le Seiyu-Kwaï (fondé naguère par le prince Ito) en avait 280, le Kensei-Kwaï (créé par le prince Katsura en 1911 et dont faisait partie le vicomte Kato) 105, le Kaku-shin-Club (ou club des Progressistes réformistes, organisé par les leaders Inukai et Ozaki Yukio), 55. Le reste était dispersé et sans grande importance.

Cette répartition devait être révisée par l’action du cabinet Kiyoura, cabinet de conservation qui essaya d’esquiver les réformes, de brider l’élan populaire, de dégager la politique des influences modernes pour la ramener au centralisme bureaucratique. Le vicomte Kiyoura, bien qu’ancien instituteur de village, n’avait d’admiration que pour les hommes de la Restauration. Il s’était élevé par son travail au sommet de la hiérarchie administrative, et il n’admettait que le principe d’autorité. Appelé au gouvernement par le régent, le 6 janvier 1924, il commença par dédaigner la Chambre des Députés et par choisir tous ses collaborateurs dans la Chambre Haute. Ce fut une belle levée de boucliers ! Les sénateurs, y compris leur président (pourtant prince Tokougawa et descendant direct des Shoguns), protestèrent presque autant que les représentants de la Diète.

Puis, le vicomte Kiyoura, dans l’espoir d’obtenir une majorité, débaucha une partie des députés du Seiyu-Kwaï, miné par des querelles intestines. Ainsi fut formé un nouveau groupe-