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tueuse ferveur par tous ceux qui comprenaient qu’en marquant ainsi la volonté pacifique de l’Empire du Soleil Levant aux yeux de l’univers, il avait remporté une belle victoire, une victoire dont les bénéfices, pour ne pas être acquis à coups de canon, n’en étaient pas moins certains, puisqu’on avait éloigné les chances de guerre.

Les nationalistes nippons, au contraire, commencèrent à murmurer et à critiquer cette politique qu’ils qualifiaient de politique d’abandon. Quand, à quelques mois de là, l’Amiral Kato rendit le Chan-toung à la Chine, les murmures se transformèrent en violentes protestations. Il y eut même des manifestations dans la rue contre le chef qui, sans hésitation ni faiblesse, risquait toute sa popularité pour engager le Japon à des concessions qu’il estimait indispensables. Mais ce personnage, si frêle d’apparence, si menu si délicat, avait les yeux fixés sur le nouvel idéal. Il n’est pas douteux que les intrigues des clans réactionnaires, que les manœuvres dirigées contre lui l’aiguillèrent plus délibérément encore sur la voie qu’il avait choisie en politique extérieure et l’invitèrent à plus de radicalisme dans les réformes qu’il se proposait d’effectuer à l’intérieur :

Cette impulsion donnée par l’Amiral Kato à la politique générale devait être fortement accentuée dans la suite par les élections du 19 mai 1924 qui — bien que pratiquées selon l’ancien système — allaient inviter la Diète à prendre des mesures plus audacieuses.

Quelle évolution, en effet, de 1920 à 1924 !