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devait se déployer dans le Pacifique. Ce fut lui qui établit le programme connu sous le nom de Hachi Hachi Kwantaï, propre à maintenir le pays sur un pied de puissante égalité avec les États-Unis et la Grande-Bretagne. Ce programme formidable entrait à peine en exécution quand survint la grande crise économique de 1920-1921. Alors, apparurent avec plus de relief, les conséquences financières, politiques et sociales de tous les bouleversements qui, pendant cinq ans, avaient déréglé la production universelle.

Le reconstructeur de la marine japonaise se vit dans l’obligation, à la Conférence de Washington (décembre 1921 — mars 1922), de renoncer au magnifique plan qu’il avait conçu. Il aperçut les résultats probables de cette course aux armements : les difficultés intérieures croissantes sous la montée démocratique, les tragiques éventualités du lendemain à l’extérieur en présence de la dénonciation de l’alliance anglo-japonaise et devant l’impérialisme de plus en plus irritable des États-Unis. L’amiral Kato eut la fermeté d’âme et la prudence politique de sacrifier une partie des ambitions navales du Japon et de ses propres ambitions. Il donna à la paix des gages absolus. Il admit les clauses qui consacraient, sur mer, l’infériorité de son pays vis-à-vis de l’Amérique et de la Grande-Bretagne. L’Amiral Kato, au cœur droit et juste, n’avait qu’une parole. Il signa, et il exécuta.

Quand il revint à Tokio, après ces laborieuses négociations, il fut accueilli avec une respec-