Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui sont passés par les écoles et les universités, tous ceux qui forment l’élite, tous ceux qui réfléchissent aux problèmes du jour se lancent dans la mêlée. Ils se substituent aux politiciens de carrière et aux créatures des clans. Ils prétendent qu’ils sont assez grands pour intervenir directement dans les affaires publiques, si bien que les vieilles équipes politiques finiront par être renouvelées et rajeunies. En outre, l’extension du suffrage universel contribuera à cette renaissance, car la porte est par là largement ouverte aux artisans, aux travailleurs des villes et aux paysans de la rizière. Il faut s’attendre à une refonte graduelle des partis avec ces éléments neufs et à une transformation sérieuse de la vie parlementaire.

L’homme qui a préparé cela est, comme il arrive souvent dans l’histoire, un aristocrate éclairé, le vicomte Kato Tomosaburo, décédé en août 1923 à l’âge de 62 ans, après une carrière extraordinairement bien remplie. Kato fut, d’abord, marin. Il se trouvait aux côtés de l’amiral Togo, en qualité de chef d’État-major de la flotte, au moment de la victoire de Tsoushima, en 1905. Ce n’est que dix ans plus tard, sous la présidence d’Okuma, qu’il entra dans la politique active en devenant ministre de la marine. Il garda son portefeuille dans les Cabinets qui se succédèrent avec le maréchal Terauchi, avec M. Hara. Ce fut lui qui eut la charge, après le Traité de Versailles, de doter le Japon des forces navales en rapport avec l’activité mondiale qui