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tir de 1889, des poussières de partis dont les chefs se disputaient le pouvoir et ses faveurs plus qu’ils ne combattaient pour des principes déterminés. Ces groupements en continuelle recomposition n’ont pris que lentement de la consistance. À l’heure présente, ils sont encore soumis à bien des fluctuations et à bien des modifications. Pourtant, après avoir vécu plutôt en marge de la nation, le Parlement s’identifie avec elle, il en devient peu à peu le moteur, et son action sera, désormais, prépondérante.

Notons un fait matériel mais qui, néanmoins, prouve que le Japon tient à cette institution, et que les représentants japonais n’aiment point le chômage forcé : c’est la promptitude avec laquelle ont été réédifiées la Chambre et le Sénat après un incendie qui les détruisit en octobre 1926. Trois équipes s’étaient partagé la besogne. I] a suffi de 70 jours et de 10 millions de yens (environs 120 millions de francs) pour réaliser ce tour de force. Il est vrai que les nouveaux édifices sont en planches et recouverts en tôles de zinc, en attendant que soit terminé, vers 1932, le splendide Gijidô de granit et de béton armé qui s’achève sur les hauteurs de Kojimachi.

Cet intérêt pour le Parlement est surtout dû au développement de l’instruction dans toutes les classes de la société. Voici qu’apparait, entre autres, une classe moyenne considérable, ayant conscience de sa valeur, égale aux classes correspondantes des nations d’Occident. Industriels, commerçants, avocats, professeurs, médecins, journalistes, ingénieurs, financiers, tous ceux