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le Dr Inouye, qui, devant le flot montant des protestations, capitula et préféra résigner ses fonctions de membre de la Chambre des Pairs. Il ne fait pas bon, même à notre époque, de mettre en doute, avec des arguments critiques, les symboles de la puissance impériale. Le cas de cet historien en est la preuve…

C’est une chose curieuse que de voir se produire une évolution aussi accentuée que celle du peuple nippon, sous la présidence morale et sous la direction suprême d’un empereur éclairé par les lumières divines. On ne saurait bien comprendre un tel phénomène, que si l’on étudie l’histoire du Japon et que si l’on pénètre profondément la psychologie japonaise.

Cette « mystique impériale » a résisté aux révolutions qui ont bouleversé tant d’autres choses. Le Japonais moyen, qui n’hésite pas à pousser à fond toutes sortes de curiosités et à saper bien des principes, considère encore comme intangible le principe de l’autorité de l’Empereur sur l’ordre nouveau qu’il importe d’établir pour le bien commun.

Il est possible, que, dans l avenir, l’idée impériale finisse par subir, elle aussi, des atteintes. Cela dépendra, à la fois, des circonstances et du doigté dont saura faire preuve le nouveau souverain. Pour le moment, alors qu’Hiro-Hito ouvre l’Ère de la Paix Resplendissante, force nous est de constater que le loyalisme monarchique est toujours vivace, toujours intense dans l’âme de ses sujets.