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railles peut-être plus somptueuses que celles de l’Empereur Meiji. Tous les étrangers ont été étonnés de la magnificence de ces cérémonies qui, selon la loi religieuse, durèrent quarante-sept jours et se terminèrent les 7 et 8 février 1927, par le transport des restes du défunt mikado, dans un mausolée élevé sur la colline de Tama, à environ quarante kilomètres au nord-ouest de Tokio. Son père, Mutsu-Hito, vénéré sous le nom de Meiji-Tenno, a sa tombe à Momo-Yama, la Colline des Pêchers, près de Kyoto, l’ancienne capitale. Tous les empereurs ont, jusqu’ici, été enterrés dans la région de Yamato. C’est une innovation que d’avoir ainsi installé la dépouille mortelle de Yoshi-Hito aux environs de la nouvelle capitale.

Tout d’abord, on l’avait transportée dans les jardins du palais de Chinjuku, où l’on avait érigé un temple spécial avec un immense torii (portique de bois). C’est de là que partit le cortège qui accompagna le Maître de l’Ère de Taisho à sa dernière demeure. Le char funèbre, aux couleurs laquées, noir et rouge, était traîné par trois paires de bœufs tout harnachés de blanc, qui avaient subi des cérémonies purificatoires. Toutes les autorités civiles, religieuses, militaires de l’Empire, dans les tenues traditionnelles ou portant des ornements symboliques, accompagnaient les restes de Yoshi-Hito. Chacun était à sa place protocolaire, chaque détail avait été minutieusement réglé. Porteurs de torches, musiciens, bonzes, dignitaires de toutes catégories, accomplirent les gestes rituels avec une admirable discipline.