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jours mise à la tête des mouvements d’émancipation. Ce n’est pas elle qui manquera jamais de libéralisme envers les peuples jaunes. Que les autres nations soient, autant qu’elle, prêtes à l’harmonie internationale !

Je voudrais, en terminant, reprendre le discours de M. Sugimura et en donner la péroraison, car il est la conclusion même de cet exposé sur la collaboration de l’Empire du Soleil Levant à l’œuvre commune.

« Il y a trois quarts de siècle, a dit le distingué représentant du Japon à la S. D. N., que l’escadre américaine visita pour la première fois l’île du Japon. Un jour, dans mon enfance, un vieux pêcheur m’a raconté son impression de ce grand événement. Un matin, il s’était levé, comme d’habitude, de très bonne heure, et était allé au bord de la mer pour préparer son petit canot de pêche. Mais quelle stupéfaction pour lui de voir flotter sur l’eau un monstre colossal ! Au premier abord, il le prit pour un îlot volcanique sorti de la mer. Jamais il n’aurait pu penser que c’était un navire, car, depuis deux siècles et demi, le Gouvernement avait interdit de construire des gros bateaux capables de naviguer sur l’océan. Il avait peur de l’invasion étrangère et fermait complètement le pays.

« Depuis cette époque, des navires de guerre de plusieurs puissances européennes ont rendu visite au Japon. Leur visite a souvent été accompagnée de coups de canon, ce qui n’était pas une manière très pacifique de nous faire apprécier les bienfaits de la civilisation occidentale.