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cile de soulever l’enthousiasme de la foule en lui désignant des buts extrêmement lointains.

— Sans doute, me confiait-il, le Japon a tiré de la Société des Nations des avantages incontestables, mais il n’est pas moins vrai que la S. D. N. n’a pas eu l’occasion de s’occuper des affaires politiques intéressant directement le Japon. En d’autres termes, le Japon n’a jamais été le « client » de la S. D. N., alors qu’aux yeux des Japonais il y aurait eu bien des problèmes à résoudre pour eux. Les problèmes internationaux qui intéressent jusqu’ici particulièrement le Japon, sont les problèmes se rapportant aux relations entre le Japon et la Chine, entre le Japon et la Russie, entre le Japon et l’Amérique. Or, aucun de ces problèmes n’étant traité par la S. D. N., cette dernière est regardée en Asie, par les Japonais surtout, comme une institution pacifiste et idéaliste. Les professeurs de droit, les universitaires épris de pacifisme, voient dans cette institution la réalisation de leur cher rêve, mais politiquement, devant la réalité des circonstances actuelles de la politique internationale, ils éprouvent une sorte de déception ! »

Par conséquent, il importe de continuer avec autant de zèle que de persévérance à dissiper les préjugés qui existent de part et d’autre pour que les desseins de la S. D. N. soient pleinement compris et pour que la coopération entre l’Orient et l’Occident porte ses fruits.

La position de la France est très nette. C’est la puissance qui a le plus sincèrement combattu l’idée de la supériorité des races et qui s’est tou-