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raient à se liguer entre elles. Et cette conception favorise les plans du nationalisme asiatique tel qu’il s’est exprimé à la Conférence de Nagasaki.

Les adversaires de la Ligue se servent de ces arguments pour insister sur la différence d’atmosphère entre Tokio et Genève et pour déclarer que certaines plantes ne peuvent être acclimatées sous le ciel d’Extrême-Orient. Les plus hostiles s’ingénient à faire croire que la S. D. N. est dressée contre le sentiment national, que c’est un organe étranger pour faire pression sur les « directives » d’un pays, et que, enfin, du point de vue japonais, elle est une institution superflue sinon dangereuse, entraînant pour la nation une perte appréciable d’argent et d’efforts pour encourager dans le monde une illusion trompeuse qui n’est pas conforme à leur conception.

Cette opinion est d’autant plus pernicieuse en temps de crise économique que la surpopulation, le manque de débouchés, l’insuffisance des ressources naturelles, rendent la vie au Japon très difficile. Partout l’on assiste à des scènes pitoyables de misère et de lutte pour la vie. Il est donc compréhensible qu’une partie des Japonais soient portés à considérer comme un luxe, quelque utile et noble qu’elle soit, la Société des Nations avec son siège en Europe, dirigée par des hommes politiques européens pour s’occuper des affaires se rapportant surtout aux intérêts de l’Europe.

Ainsi que me l’expliquait l’un des plus tenaces défenseurs de la S. D. N., l’un des jeunes diplomates du Japon, M. Furukaki, il est très diffi-